Avec seulement huit années "passées en Canada", notre ancêtre n'aura été en définitive qu'un simple "passant"....

"Né à Semur-en-Auxois (Bourgogne) le 13 janvier 1734, du mariage de Laurent Bolley et Marguerite Bertheau, il devient orphelin à l'âge de dix ans et est adopté par l'un de ses oncles à Versailles. C'est de là qu'il s'engagera, à l'âge de 13 ans, sur un bateau partant pour les îles. Il débarquera à Québec en 1751."

C'est à peu près en ces termes là qu'il se présente devant Mgr Briand, secrétaire général de l'évêché, à l'automne de 1757 lorsqu'il vient chercher "la permission de se marier".

"Depuis son arrivée en Canada il fait partie de la compagnie des canonniers-bombardiers".

Le capitaine Le Mercier et le lieutenant Lusignan sont là pour certifier son témoignage.

Mais comme tous les soldats des troupes coloniales, il lui faudra, pour gagner sa vie, occuper un autre emploi. Lazare travaillera donc comme boulanger à la pâtisserie de monsieur Pascaud. C'est ce que déclarent les premières lignes de son contrat de mariage.

Sa présence sur la première compagnie des canonniers-bombardiers de monsieur Le Mercier est certifiée par ses quelque six inscriptions à l'hopital de Québec au cours des années 1752 à 1759.

C'est le 14 novembre 1757, qu'il épouse, en l'église Notre-Dame de Québec, une jeune orpheline du nom de Marie Lanclus dite Lapierre, de qui naîtra l'année suivante, leur fils unique, Jacques.

Puis on perd toute trace du canonnier Lazare à l'automne de 1759 suite à la défaite des armées françaises sur les Plaines d'Abraham; la colonie passant alors aux mains des troupes britaniques.

À propos de sa disparition, tout ce qui est établi avec certitude c'est qu'il ne soit pas décédé lors de ces faits de guerre. En effet, dans les années qui vont suivre on trouvera de nombreuses signature de Marie Lanclus où elle se dira "épouse de Lazare Bolley".

Et même si on ne peut pas, avec certitude, établir, le comment de son départ, les nombreux récits relatant les évenements qui ont suivi la grande bataille du 13 septembre 1759 indiquent une piste assez probable. En effet, des écrits racontent que c'est monsieur Le Mercier, capitaine de la première compagnie des canonniers, qui a été désigné par le gouverneur monsieur de Vaudreuil comme commissionnaire pour entrer en France et "fairerapport au roi de la situation".

En équipe avec le commandant marin, Jacques Kanon, le capitaine Le Mercier verra à équiper la frégate LE MACHAULT de ses "28 canons" réguliers et d'un personnel canonnier expérimenté qu'on croit être sa propre compagnie. On réussira à forcer le blocus anglais dans la nuit du 23 au 24 novembre pour entrer dans le port de Bordeaux le 23 décembre. Ne semble-t-il pas logique que le canonnier Lazare Bolley soit demeuré en fonction dans sa compagie jusqu'à la date?... La suite?... Pour l'instant, elle n'est pas encore connue...

Les recherches se poursuivent sur ces faits historiques, tout en n'écartant pas d'autres possibilités de son départ, tel les transferts de canonniers vers les colonies de la Louisiane et de la Guyane au cours de la même période.

À tout évènement, un détail intriguant apparaît au certificat de mariage du fils Jacques en 1781, à savoir qu'on y lit... "fils de feu Lazare Bolley"... Ce décès, où et quand? Un autre détail un peu mystérieux à porter à l'attention des recherchistes...

Dernière mise à jour de la page : 23-Aoû-2007